Articles divers, publiés ou non, par « La Costelle »

Vu de la Costelle, l'écheveau en quatre...

Au-delà des dates douloureuses de 1914 et 1944, au-delà des journées du 22, 23 et 24 Novembre 1944 qui marquent la libération de Fraize, les années en « quatre » nous offrent l'occasion de vous rappeler ici, avec un brin d'humour, quelques événements authentiques touchant à la vie de notre cité.

L'An de Grâce 1784, l'église de Fraize, détruite deux ans auparavant par un incendie, retrouve ses cloches pour la Noël. Pendant près de deux ans, pour pallier à cette absence de temple, les offices divins sont célébrés sous les Halles.

Même si aujourd'hui le pain béni a disparu du lieu, Jean-Paul Voinquel perpétue le miracle du pain à la même enseigne...

Toujours en l'An de Grâce 1784, pas plus long que les autres, un grand mariage a lieu dans notre église non encore entièrement rénovée, comme nous le signalons plus haut. N'est-ce pas un grand mariage que celui du notable local Joseph Augustin Gaillard qui, après avoir épousé religieusement Marie Libaire Drouel en 1774 à Rambervillers et lui avoir donné six enfants, l'épouse une seconde fois en l'église de Fraize ? Qui peut se flatter d'une telle volonté d'union sacrée ? Seul notre Gaillard peut en dire autant, même si en 1794, en pleine Révolution, il prend le parti des anticléricaux. On ne sait pas s'il décide alors de confirmer son mariage une troisième fois... civilement bien sûr!

En l794, justement, en Avril pour être plus précis, les réquisitions pour les armées vont bon train. On manque d'étoffe pour les défenseurs de la Patrie. Qu'à cela ne tienne... Les braves Fraxiniens patriotes y vont de leur générosité en abandonnant qui ses chemises, qui son manteau, qui ses culottes...

Le pauvre Blaise Vincent de la Costelle refuse de déshabiller son épouse pour équiper l'Armée de la Nation. Qu'auriez-vous fait à sa place ? Elle n'avait qu'une seule jupe et on imagine le drame qu'aurait engendré une telle réquisition. Blaise Vincent, dénoncé par des conseillers municipaux trop zélés, eut chaud, très chaud... en voulant protéger sa femme du froid.

En 1854, nos édiles font l'achat du moulin au centre de Fraize pour y construire l'actuel Hôtel de Ville.

C'est vrai qu'au Vicariat, qui faisait alors office de mairie, les religieuses y scolarisaient les filles. Le conseil de révision qui se déroulait là posait donc des problèmes de convenance. Ces demoiselles auraient pu voir des choses...

1864 : lo dehh eute cent soixante quouète, Eugène Mathis vïnt o monde è lè Bûraie. E lo voyant, sè Mémé, bïn ébaubie, dit : « Mon ! Lo bÎ gamin ! »
(1864 : le 7 septembre 1864, Eugène Mathis, notre écrivain local, naît à la Beurée. Quand sa grand-mère le voit, elle s'exclame : « Oh ! Le beau gamin ! »

1874, dimanche 22 février. C'est la sortie de la grand-messe. Les hommes sont en majorité, les femmes étant allées à la première messe... Roulement de tambour... On entoure le garde-champêtre... « Avis !... Le maire informe la population que le tribunal de Saint-Dié a rendu son jugement d'expropriation des terrains nécessaires à la construction du chemin de fer. Qu'on se le dise ! » Roulement de tambour... Les commentaires vont maintenant aller bon train... évidemment, au café voisin et sur le chemin du retour.

14 Juillet 1884. Pour la 4ème fois, on célèbre la Fête Nationale et il y a retraite aux flambeaux et feux d'artifice. Tout se déroule pour le mieux même si des risques d'embrasement des aissis voisins demeurent. En tout cas, la police est là. Enfin... si on veut... Une vingtaine de gamins du bataillon scolaire, sur ordre du maire, assurent le maintien de l'ordre. En sabots, armés de fusils en bois, ils sont sûrement terrifiants... On ne badine pas avec la sécurité, même si Jean-Baptiste Haxaire pense le contraire. A chacun son avis...

En 1894, on construit le premier réservoir d'alimentation en eau de la ville.

En 1914, on construit celui de la Rochière que l'on voit aujourd'hui encore en montant à Scarupt.

Finies les corvées d'eau à la fontaine! Finis les jours de lessive à respecter scrupuleusement qu'il pleuve ou qu'il vente. Mme X... n'ira plus faire sa lessive au jour qui n'est pas le sien et s'y faire honteusement éconduire par celle que désormais elle nomme Madame la Comtesse de mes f... Ainsi disparaissent de délicieux endroits de communication.

En 1924, Mademoiselle Deloisy lègue la maison Ribeaupierre à la ville de Fraize. A sa place, plus tard, on y trouvera une magnifique supérette.

En 1984, le Grand Hôtel laisse la place à un grand supermarché.

La maison Ribeaupierre abritait un grenier à blé et le Grand Hôtel restaurait gens du lieu ou de passage. Rien n'a changé... on reste dans l'alimentaire !

François MAUBRÉ, Président de la Costelle, 2004.

Nous n'oublions pas évidemment...
...le 8 Mai 2004 : Une grande victoire... Excusez-nous si nous ne parlons pas d'une grande, grande date de notre Histoire... Et pourtant, victoire pour l'histoire locale... Pensez donc! Deux jumeaux célèbres de Fraize, au service de l'Histoire et de la Costelle, viennent de célébrer leurs 80 ans, avec bon pied, bon oeil et surtout bonne mémoire... Ils s'appellent Jacqueline Barthélémy pour la soeur, et Jacky Brultey pour le frère. Fêter un tel jour de l'année son anniversaire fait immanquablement de vous des passionnés de 1'Histoire! La ville de Fraize ne peut que les remercier et leur souhaiter de longues, longues années au service de notre histoire locale dont ils ont gardé précieusement la mémoire. Bon anniversaire !
Et en 2020, ils sont toujours des nôtres.

Association « La Costelle » (publié dans le bulletin municipal Fraize 2004-2005).

© La Costelle. Dernière mise à jour le 04/02/2020 à 14:51 
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