Personnages célèbres honorées par « La Costelle »

Jacqueline Barthélémy

L'association La Costelle est en deuil !

Elle vient de perdre sa vice-présidente fondatrice : Jacqueline Barthélémy, qui fut très active à propos du patrimoine local.

Jacqueline Brultey, sœur jumelle de Jacky, était née en mai 1924 à Homécourt, Meurthe et Moselle. Elle avait huit ans en 1932 quand son père fut nommé Chef de Gare à Fraize. Sa famille s'y installa et Jacqueline ne quitta plus Fraize où elle épousa Henri Barthélémy. Après une vie déjà bien remplie, elle participa activement à la création de l'Association en 1993. En 2018, elle s'est retirée à la maison St-Déodat de Saint-Dié-des-Vosges. C'est là que, proche de ses 99 ans, elle s'est soudainement éteinte le 17 mars 2023. Elle repose au cimetierre de Fraize. Jusqu'au bout, elle s'est tenue au courant des activités de sa chère Association.

François Maubré, son complice et premier président de l'Association, a rédigé l'hommage funèbre que voici :

Jacqueline Barthélémy.

En 1993, la ville de Fraize, après acquisition de la Maison Masson-Wald, se trouvait confrontée à sa remise en état et son classement aux Monuments Historiques. Ce classement ne pouvait se faire sans l’existence d’une association de patrimoine.

Claude Jacquot, alors maire de Fraize, me sollicita pour créer et conduire une telle association, ce que j’acceptai volontiers. Ainsi naquit « La Costelle » et dès la première réunion, on note la présence au bureau de Jacqueline Barthélémy. Le duo était en place. Notre partage durera, ensemble, quatorze années, quand Claude Jacquot accepta de prendre ma place.

Qu’avions-nous de commun, Jacqueline et moi ? Sûrement un intérêt pour l’Histoire Locale, mais pour le reste, nous étions très différents. Et pourtant ! Ce fut une très belle aventure, de la complicité, de l’amitié. Sa rigueur ne l’empêchait pas d’être à l’écoute. Ma fantaisie ne l’effrayait pas. Elle était d’une curiosité permanente tout comme moi.

Le tandem a parfaitement fonctionné et, ensemble, mot qu’il faudra sans cesse reprendre, nous avons collaboré. Elle était éternellement dans la recherche et, semaine après semaine, me donnait une ou des réponses. Un détail parfois, une lecture, un souvenir. Car des souvenirs elle en avait tellement qu’elle faisait référence pour ce qui est de la vie de Fraize au siècle dernier. Disons le : elle était la mémoire de Fraize. Dire cela n’est pas excessif. Tous ceux, ici parmi nous, ne seront pas surpris d’entendre ce qualificatif. Moi, j’étais bien placé pour recueillir les informations qu’elle trouvait.

Jacqueline consultait sans cesse Victor Lalevée et son Histoire de Fraize, les écrits des Frères Haxaire, de Joseph Valentin et j’en passe. Tout ce qui concernait Fraize l’intéressait. Elle avait une quantité de documents manuscrits, bien classés, écrits de sa main, d’une écriture remarquable. Elle ne traînait pas pour les retrouver. C’était alors facile pour moi de lui suggérer l’idée d’un article pour le bulletin Municipal par exemple. Grâce à ses sources d’informations, à sa mémoire, et sa passion de la recherche, nous avons dès le début de notre collaboration, réalisé un Guide du Patrimoine de Fraize.

Elle était abonnée au Pélerin; c’est ainsi qu’un jour elle me montra un article faisant état d’une exposition Max Ingrand. Je découvrais ce nom mais elle, pas du tout. D’ailleurs si son attention avait été attirée par ce petit article, c’est qu’elle savait que Max Ingrand était dans notre ville et dans notre église pour être précis. Sans jeu de mots, sa découverte mettait la lumière sur les vitraux de l’église. Sans elle, je serais passé à côté de cette richesse. Cela nous a conduit à des recherches à travers la France, passant par Rouen, Paris, Yvetot, Les Baux de Provence, Strasbourg, etc.... Elle était ravie de l’importance de ce trésor que représentait le travail signé de ce grand maître verrier. Elle s’amusa beaucoup en découvrant le côté clochemerlesque de la bénédiction des dits vitraux en 1949. En tout cas, elle mesura vite l’importance de ce trésor artistique.

L’histoire se renouvellera en ce qui concerne Raymond Voinquel, né à Fraize. C’est encore elle qui nous mettra sur le chemin de l’exposition des photos Voinquel à l’hôtel de Sully à Paris en 1997. Voinquel ? Qui mieux qu’elle pouvait parler de la famille Voinquel, même si de l’artiste elle ne savait que peu de chose. Et nous voilà repartis !!! Elle avait mis le doigt sur l’essentiel. Il nous appartenait alors de donner suite à sa découverte. Sans elle, je me répète, l’exposition Raymond Voinquel ne serait pas venue à Fraize en 1998. Bien sûr, le concours financier et pratique de la Ville de Fraize n’a pas manqué. Le jeu en valait la chandelle. À Jacqueline revint le privilège de découvrir la plaque sur la maison natale de Raymond Voinquel, place Dememeneix.

Pour conclure, car il y a encore trop à dire, elle explorait sans cesse les biographies de nos concitoyens. Je ne peux m’empêcher de citer Robert Pommier, dont le souvenir est présent rue de la Libération, Marie Petitdidier dont elle connaissait toute la famille, et j’en passe.

Femme remarquable, tapant sans colère sur la table pour dire sa passion, capable d’écouter, d’une discrète sensibilité, en un mot tolérante. Notre complicité était faite de tout cela.

Merci Jacqueline.

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© La Costelle. Dernière mise à jour le 11/04/2023 à 09:05 
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